quelque part entre deux mille neuf et deux mille dix, new york - mystic falls. Mes relations avec ma mère se sont très vite détériorées ces derniers mois malgré le fait que nous étions pourtant très proches. C'est ce qui m'a poussé à partir définitivement à Mystic Falls, chose que j'envisageais depuis quelques temps déjà sans avoir eu le courage de me lancer. C'est en janvier deux mille neuf que j'ai découvert que mon père n'était pas décédé comme elle ne cessait de me le répéter à chaque fois que je lui demandais quelque chose à son propos et j'ai pris cela comme une réelle trahison. Dès lors, je me suis efforcé de faire ce pourquoi j'étais doué : fouiner et bizarrement, moi qui trouvais toujours ce que je désirais, je n'ai absolument rien découvert. Aucune adresse, aucun nom correspondant, aucune trace. Pourtant, ce type devait bien exister, j'en étais la preuve vivante. J'ai cru devenir complètement cinglé à cette époque, cherchant quelqu'un qui n'existait visiblement pas et j'ai songé un moment que je m'étais bonnement trompé sur toute la ligne. Jusqu'à ce que je tombe sur de vieilles factures qui ont été le tournant décisif m'emmenant tout droit à Mystic Falls. Sans réfléchir puisque de toute façon plus rien ne me retenait à New York, même pas ma mère, j'ai pris l'avion en direction de cette petite ville, puis le bus. Personne n'a semblé remarquer la présence d'un nouvel habitant, il faut dire que j'évitais tout contact inutile, et je me suis donc rapidement fondu dans la masse.

au jour d'aujourd'hui, mystic falls. Deux ans. Deux longues années que me suis installé à Mystic Falls et toujours aucune nouvelle de mon père. J'ai trouvé un travail de barman, pas exactement ce que je désirais ni très gratifiant mais au moins, il me permet de payer les factures et poursuivre mes recherches. Cette quête m'obsède un peu plus chaque jour pour des raisons qui me sont inconnues, peut-être est-ce le fait que je sois complètement au point mort qui me torture l'esprit. Dès que je me lève le matin, je ne cesse de réfléchir à toute cette histoire mais je dois avouer que toutes les paperasses et photos qui trainent dans mon appartement ne m'aident pas non plus à penser à autre chose. Parfois, j'envisage de repartir à New-York, m'excuser auprès de ma mère et retourner à la faculté de journalisme que j'avais entreprit d'intégrer mais il y a toujours ce sentiment au fond de moi qui m'en empêche. Ce sentiment qui me dit que, bien que je sois entrain de stagner, je ne suis pas si loin de découvrir la vérité ici. C'est aussi ce sentiment qui me permet de tenir le coup, ceci ainsi que mon trop plein de fierté qui m'empêche d'abandonner après toutes ces années. Je n'ai jamais aimé perdre mon temps et il faut que je me rende à l'évidence : ce sera le cas si je ne trouve pas ce que je recherche. Peut-être que je devrais sortir un peu de ma bulle, m'amuser ou essayer dans tous les cas... Non, impossible. Cela signifierait obligatoirement de faire entrer des personnes dans ma vie et je ne peux me le permettre d'autant plus qu'ils risqueraient de découvrir mon obsession et rien ne serait pire pour moi que toute la ville au courant. Les gens de cette petite bourgade me prendraient surement en pitié et ce n'est pas ce que je recherche, j'ai déjà été bien trop souvent ce pauvre gamin sans racines.