Je voyais la route défiler à travers la fenêtre de la voiture. Je partais, encore. Mon père avait été muté à Mystic Falls dans l’état de Virginie et, comme d’habitude, nous avions été obligées, ma mère et moi, de le suivre. Je commençais juste à m’habituer à Seattle que nous le quittions déjà. Je ne devrai pas m’attacher comme ça à chaque ville où nous arrivions mais à chaque fois j’avais l’espoir que ça change quelque chose, en vain. Depuis que j’avais appris notre départ j’étais restée enfermée dans ma chambre à préparer mes affaires dans le silence le plus complet. J’avais tellement l’habitude que j’aurais dû m’y attendre mais non. On m’avait annoncé ça quand je m’y attendais le moins. J’avais poussé un long soupire et avait fini mon assiette avant de la débarrasser pour aller dans ma chambre. Au lycée personne ne s’y était attendu non plus donc les élans d’affection avaient fusés le dernier jour. Chacun m’avait pris dans ses bras en me disant le fameux « tu vas me manquer ! Ca va faire bizarre sans toi » avec, pour certain seulement, une hypocrisie bien voyante. Après tout je ne les connaissais pas réellement, ça ne faisait qu’un an que j’étais là. Je savais juste leur nom prénom, classe et quelque fois âge. Rien de plus, rien de moins.
Apparemment mes parents avaient trouvé une jolie maison assez grande avec un immense terrain mais entre mes parents et moi les goûts étaient assez… Différents. Je verrais bien. Je m’imaginais toute sorte de chose sur ma nouvelle ville. Au moins une dizaine de lycées différents, vingt-cinq manière dont est formée la maison, qui est passée par toute les couleurs, comment j’aménagerais ma chambre avec ce qui mer restait de Seattle. J’avais préféré garder le moins de chose possible de là-bas. Seulement l’essentiel ? Quelques photos, bricoles et aussi une petite pile de livre.
D’ailleurs dans ses fameux livres il y’avait le journal intime d’un de mes ancêtres, Nicholas Mancini, sur lequel je passais un temps fou. En même temps il était écrit en italien, ma langue d’origine certes mais c’était quand même assez difficile de tout traduire, surtout qu’il commençait à dater un peu donc certain mot ne s’utilisait que très rarement. Et c’est à ce moment-là qu’on dit merci à papa et maman. Ce journal venait de mon arrière-grand-mère qui avait couché avec ce fameux Nicholas et était tombé enceinte de ma grand-mère. Ils devaient, tous les deux, être âgés de seize/dix-sept ans à cette époque et tous deux refusèrent une tâche aussi lourde qu’était celle d’élever un enfant alors ils firent adopter leur fille, sa mère lui léguant par la même occasion ce journal intime dans le plus grand secret. Et depuis que mes parents me l’ont donné je passe des journées entières à le traduire. Ce que mes prédécesseurs n’ont pas fait comprenant tout ce qu’il y avait à l’intérieur. Je n’avais vécu que cinq ans en Italie, à cause de certains problèmes que mon père pouvait avoir avec sa famille et c’est ainsi que nous avons commencé notre vie sur la route.
Je sentais la voiture ralentir et s’engager sur une route mal faite, composée seulement de cailloux terres et plusieurs gros trous. Je regardais par le pare-brise et vit la maison. Effectivement elle était grande ! Deux minutes plus tard j’étais en dehors de la voiture à m’étirer. Les heures de routes ne m’avait pas fait du bien. J’avais un mal de dos atroce et peu importe ce que je faisais je n’arrivais pas à le soulager. Je poussais un long soupire avant de me diriger vers le coffre de la voiture, au préalable ouvert par mes parents qui n’avait pas chômé pour débarrasser leurs valises et aller les poser dans leur chambre. Il ne restait plus que la mienne, calée sur le côté gauche du coffre. Un nouveau soupire m’échappa alors que j’attrape la poignée en plastique pour tirer mon bagage hors du véhicule. Je la traîne derrière moi alors que je monte avec difficulté les marches du perron. Tout au bout du couloir se trouvait le salon et juste à côté la salle à manger. Au milieu du couloir il y avait un renfoncement où se trouvait l’escalier. Je fus découragée lorsque je vis le nombre de marches. Comment allais-je réussir à monter tout ça avec le poids que j’avais au bout du bras. Je soufflais et regardais ma valise avant de sourire et de la laisser sur le côté de l’escalier et de monter. Je pris la chambre au bout du couloir et me laissais tomber sur mon lit. J’étais enfin chez moi et cette fois, je le sentais, pour longtemps…